La nutrigénétique s’intéresse à l’influence des variations génétiques interindividuelles sur les réponses physiologiques induites par la consommation d’un régime, aliment ou nutriment. La modification d’un nucléotide dans la séquence d’un gène (Single Nucleotide Polymorphism ou SNP) peut se traduire par une modification substantielle de l’activité de la protéine (enzyme, récepteur, facteur de transcription, hormone, etc.) codée par ce gène. On estime à 10 à 30 millions le nombre de SNPs dans le génome humain. Ils contribuent pour environ 90 % la variabilité génétique. La distance génétique séparant deux individus d’une même population est environ 10 fois plus grande que celle séparant les individus habitant deux continents différents (Jorde and Wooding, 2004).
Ces distances laissent entrevoir des réponses différentes d’un individu à l’autre, face à un environnement donné. Ces variations génétiques sont déjà prises en compte en thérapeutique pour optimiser les traitements pharmacologiques (Flockhart et al., 2009). En nutrition, cette variabilité génétique a ouvert le champ de la nutrition personnalisée (Joost et al., 2007; Kok et al., 2008). La question est alors de savoir si l’on peut adapter l’alimentation aux besoins spécifiques d’un individu pour mieux prévenir les maladies voire optimiser les performances physiques ou cognitives.